Le Chêne de Védas
Un arbre en péril
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Il s’agit d’un arbre remarquable, un chêne âgé d’environ 400 à 500 ans, le chêne de Védas !
Chargé de légendes depuis des générations, et jusqu’à il y a encore peu de temps, où l’on se contentait de l’admirer, cet arbre qui avait traversé les siècles en laissant la nature agir à sa guise, a vu son destin modifié par la main de l’homme. Une seule tronçonneuse a suffi pour changer le devenir de cet arbre ; tout d’abord en 2018 la branche la plus majestueuse est coupée, avec d’autres, et, à nouveau, en 2019, des coupes drastiques ont été effectuées. Cette modification radicale de la ramure impactera inévitablement son évolution. Parmi les branches coupées (beaucoup en parfaite santé) la plus grosse (et la plus belle) avait un diamètre supérieur à 70 cm (photos). On peut légitimement s’interroger sur les raisons objectives qui ont poussé les auteurs à commettre les élagages ! A noter que cet arbre fait partie d’une zone classée Natura 2000 ce qui ne le protège pas pour autant mais situe un environnement où la nature est normalement l’objet d’attentions particulières.
(1) Cette photo du chêne actuellement sur le site de la mairie de Saint Paul et Valmalle ne correspond malheureusement plus à la réalité..
Quelques vues de l'arbre avant et après les coupes:
Pour les générations futures il faut considérer cet évènement comme d’une erreur (ou faute) à ne pas reproduire. Ce qui sous-entend qu’il faut réagir et protéger les arbres « remarquables » par leur âge et ou leurs spécificités. Il serait aisé d’inventorier coordonnées et descriptions de ces arbres parmi les plus anciens (ou légendaires) afin de les protéger de toute intervention humaine sans l’avis d’une autorité compétente. A mentionner que l’ONF, entre autres, dispose déjà d’un recensement d’arbres « remarquables », une base de données complétée par le travail de terrain des associations œuvrant en ce sens, tout comme les Experts Forestiers de France, il y a donc de la matière pour mettre au point un texte de loi protecteur. Par exemple pour des arbres ayant à partir de 4 ou 500 ans, seules des personnes habilitées décideraient du type d’intervention à effectuer, tout comme d’établir la nécessité d’une telle opération. Il y a des arbres qui sont, dans certains cas, protégés par des arrêts municipaux ou préfectoraux mais en dehors de ces réglementations spécifiques il n’y a pas d’opposition légale à la taille ou la coupe d’un arbre qui est sur un lieu privé, même âgé de 500 ans. En revanche si sur un terrain privé il y a un vestige archéologique immobilier datant de 500 ans c’est l’interdiction d’y toucher sans l’avis des archéologues ce qui est évidemment normal. Mais cette injustice envers la nature qui se voit parfois sans droit face aux priorités des humains pourrait être réparée et que la loi permette aux générations futures de pouvoir s’émerveiller autant des œuvres de la nature que de celles des hommes. Une tourelle ou un escalier du 16ème siècle valent ils plus pour notre mémoire qu’un magnifique arbre du même âge ? A cette question devraient répondre ceux qui ont le pouvoir de changer les choses mais en ces temps si troubles pour l’environnement et l’urgence écologique s’imposant il faut que tout un chacun agisse à son niveau, c’est l’affaire de tous.
Mobilisons-nous pour le chêne de Védas :
Nous demandons à la mairie de Saint Paul et Valmalle de prendre des mesures conservatoires à l’égard du chêne de védas situé sur la commune, pour que les futures interventions soient supervisées au titre du code de l’urbanisme et de l’identifier dans le PLU afin qu’il soit protégé.
Sur la protection des arbres
Il devient urgent pour le législateur de se pencher sur le patrimoine végétal et combler ce vide juridique en ordonnant un texte de loi allant vers une protection effective de ces arbres remarquables. Cette mesure qui coûterait peu à la société en terme financier protègerait pour les générations futures une partie du patrimoine végétal ; il faut étendre le principe de protection et qualifier tous ces arbres oubliés en les classant chacun comme Monument Naturel.
Dans un premier temps, et en attendant un texte de loi à l’échelle nationale, il faut tout au moins forcer les mairies concernées à prendre des mesures conservatoires à l’égard de ces arbres.Lorsque le nécessaire est fait au niveau du Plan Local d’Urbanisme un arbre peut être protégé s’il est identifié en tant qu’élément de paysage dans le (PLU) de la commune. Il est possible de définir des prescriptions de nature à assurer la préservation de l’arbre. Toute intervention sur l’arbre est soumise à une autorisation préalable de la mairie qui la transmet au service forestier de la Direction Départementale du Territoire (DDT) qui donne un avis technique sur lequel le maire s’appuie pour accorder (ou pas) l’autorisation.
Code de l’urbanisme : Article L151-23 ,modifié par LOI n°2016-1087 du 8 août 2016 - art. 81
Le règlement peut identifier et localiser les éléments de paysage et délimiter les sites et secteurs à protéger pour des motifs d'ordre écologique, notamment pour la préservation, le maintien ou la remise en état des continuités écologiques et définir, le cas échéant, les prescriptions de nature à assurer leur préservation. Lorsqu'il s'agit d'espaces boisés, il est fait application du régime d'exception prévu à l'article L. 421-4 pour les coupes et abattages d'arbres. Il peut localiser, dans les zones urbaines, les terrains cultivés et les espaces non bâtis nécessaires au maintien des continuités écologiques à protéger et inconstructibles quels que soient les équipements qui, le cas échéant, les desservent.
Chris.M.
Position du chêne de Védas , commune de Saint Paul et Valmalle
Google earth : 43°36'27.42"N 3°42'37.30"E
Coordonnées WGS 84 : 43° 36.448 003° 42.618
Sources pour certaines photos : (3 )https://arbres-remarquables.forumactif.com/t22-2-arbres-dans-l-hrault (3) https://www.philippemorize.com/le-chene-blanc-de-vedas,1327.html
(2 et 4) http://amarantepignan.free.fr/chene1.html